"Le Colisée c'est qu'à 3h de la maison, je dis ça je dis rien. J'suis chopatate."
Moi je ne résiste pas à des arguments comme ça, je vais au match.
Je partîmes seul mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes six en entrant au Colisée.
Le Colisée, une salle qui porte un nom clinquant. Un peu grisâtre et style béton des années 60-70
d’extérieur, très bien conçue pour le basket(mais encore un peu grise) d’intérieur, des sièges peu
confortables. Avant d’entrer, il a fallu franchir le filtrage des vigiles très vigilants. Nous avons
regroupé nos troupes affichant un fort taux de kilomètres par fans, environ 640.
A la recherche des toilettes, je suis tombé sur le trophée de Champion de France. Rarement vu un
aussi beau trophée d’ailleurs, tous sports confondus. J’ai bien été tenté de me barrer avec. Mais
des hôtesses d’accueil fort accueillantes veillaient au grain.
Les joueurs de l’Élan, le nôtre, sont entrés dans un silence de cathédrale pour un échauffement
sérieux. Pour le coup, notre échauffement n’était pas au point. Pas d’ovation pour les Béarnais
et pas de huée pour les Chalonnais de la part de notre cohorte. En réalité, nous étions très
concentrés sur le match.
Serge aussi. Allez, un petit scoop. Ses derniers mots avant l’entrée du cinq sur le terrain du
Colisée.
Whatever comes out this gate, your best chance to survive is to work together.
You understand ? (pause)
We stay together, we survive.
Le message est passé. Dès les premières minutes, la défense béarnaise a étouffé le cinq de Chalon.
L’écart a grandi, puis s’est maintenu. Rien n’allait pour Chalon pendant que notre Elan récitait sa
leçon fraîchement apprise sous les ordres de Serge.
Le peuple chalonnais était venu assister aux premiers jeux de la saison. Il a été volé sur le contenu.
Alors que dire ? C’était plutôt la ballade des gens heureux que Gladiator.
Il y a eu le bonheur des Chalonnais pour commencer. Le trophée, la bannière, les images des
highlights de la finale sur le cube. Au passage, un cube dans une salle de cette dimension, c’est
vraiment le top. JD Choulet s’est régalé de ces images. Pendant que Serge grattait sur sa plaquette,
c’est un gros gratteur de plaquettes, Serge. Ce fut le dernier moment sympa de la soirée pour JDC.
Ensuite, il a gratifié le public de gestes de dépit, de regards d’incompréhension. Il a bien essayé de
convaincre ses joueurs qu’il ne fallait pas refuser les tirs. C’était compliqué et je pense qu’il a été
vite résigné.
Le bonheur des supporteurs chalonnais a été un peu plus long. Il faut saluer cette salle qui encourage,
qui applaudit, qui croit en un impossible retour jusqu’à 3 ou 4 minutes de la fin du match. Pas de
sifflets, pas de huées. Un peu de résignation perceptible en écoutant les réactions. On entend parler
de saison de transition, de maintien. C’est vrai qu’ils ont connu tous les bonheurs ou presque l’an
dernier. Ils ont intégré que ça ne peut pas être la fête tous les ans. Une sorte de sagesse.
De notre côté, il y a eu le bonheur de Serge et de sa famille. Serge qui embrasse longuement (oui,
très longuement même) ses deux enfants juste avant le match. Serge qui salue sa famille installée
dans la tribune opposée avec une chouette banderole d’encouragement. Tu vois le coach dans son
intimité et quelques secondes plus tard en discussion avec ses assistants. Le tout dans des postures
simples et naturelles.
Il y a eu surtout le bonheur des joueurs. Je retiens une action parmi tant d’autres. Sur une phase
de transition, Elie monte la balle. A l’opposé, Chris Dowe est complètement démarqué, il fait des
gestes pour réclamer le ballon. Elie ne le voit pas, temporise, puis sert un autre joueur qui conclut
à l’intérieur. Chris Dowe a une réaction de guerrier victorieux. Je pense que ça illustre bien
l’attitude générale tournée vers le collectif.
Je vais parler de mon bonheur aussi. Celui de voir des gars qui défendent sur des appuis de feu.
Qui mettent leurs corps pour résister aux charges. Une défense collective certes, mais avec
d’excellentes attitudes sur les un contre un déjà, ce qui est la base si tu veux avoir une bonne
défense. Une attaque avec des conclusions moins flashies que l’an dernier. Mais un ballon et des
joueurs qui bougent et rarement un joueur qui conserve la balle pendant les ¾ de l’attaque.
Le dernier bonheur, c’est la séance de shooting d’après match sous les ordres de Valérie. J’ai
adoooré.
Pour finir, nous avons célébré cette victoire de la pire des façons, dans une enseigne spécialisée
dans la déshumanisation et la malbouffe. J’ai découvert ça hier. Vous entrez, vous tapez sur une
machine, vous êtes un numéro à qui on apporte la bouffe, c’est ainsi. Elan Forever a eu le mérite
d’être le numéro 64. Pour le reste… Mais le bonheur n’était pas dans l’assiette (ah non merde,
il n’y a pas d’assiette non plus), il était dans cette assemblée qui savourait une victoire qui fait
du bien.
Nous l’avons bien senti chez le staff, assez serein, et chez le président, plutôt soulagé. Le
calendrier resserré et copieux de ce début de championnat vient de s’alléger d’un poids.
Quelques kilomètres, quelques heures et quelques plantages de sortie d’autoroute plus tard,
nous avions regagné nos paillasses respectives pour un sommeil bien mérité.
Un très grand merci à Nix pour son pilotage, à Elanforever pour ses éclairages, à la Meilleure
famille de fans de l’Élan , aux joueurs et au staff de l’Élan toujours très accessibles.
L'Élan hors de Pau : Chalon 23/09/2017
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