L’Élan hors de Pau : Nanterre 15/11/2014

Ici, ce sont les dossiers. Les vrais, les bétonnés, pas du bidon.
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Légendaire8
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L’Élan hors de Pau : Nanterre 15/11/2014

Message par Légendaire8 »

Aller à Nanterre, pour moi, c’est simple ; j’habite à peu près à 3 kilomètres de la salle. Enfin, la salle … en fait, c’est un gymnase. Au départ, un terrain multisports (basket, hand, volley …) et une tribune latérale, une seule, avec des rangées en béton, peintes en grises, et idéales pour faire l’économie d’un passage au spa pour un massage du postérieur. Ça me rappelle le gymnase de Mourenx, pour ceux qui connaissent, sauf que les tribunes sont plus grandes (pour ceux qui ne connaissent pas, vous êtes vraiment des …). Avec le succès, la JSF a ajouté des praticables derrière les deux panneaux et quelques rangs en face qui font office de loge. Mais de là à imaginer qu’on joue dans la salle du champion de France 2013 …

Nanterre est une ville qui n’a pas bonne réputation, c’est la préfecture du 9-2. En fait, cela dépend des quartiers. Le centre-ville est très agréable, les quartiers autour de la fac bien moins. La salle Maurice Thorez (pour les plus jeunes, dirigeant communiste français historique des années 40-50) se situe entre la préfecture et le centre. Le coin n’est pas joli, c’est des barres d’immeuble, mais ce n’est pas le Bronx non plus (en tout cas dans les environs immédiats de la salle). Par contre, c’est Nanterre, quoi, des grands bâtiments, pas de commerce ni de bars ou restaus, c’est moche, voilà. La salle est au bord d’une grande avenue et pour se garer, c’est pas simple. Faut venir au match, boire à la buvette et repartir.

Hé oui, Nanterre est une ville communiste et qui le revendique. C’est devenu une rareté dans les Hauts de Seine, le département le plus riche de France. Aucun rapport avec le basket, me direz-vous, et pourtant, si. Le club et la ville tiennent à leur identité : les joueurs de la JSF (y compris les américains) sont obligés d’habiter à Nanterre (et pas à Paris) ; le club garde une politique non élitiste pour le public (l’an dernier, des places en Euroleague à 15 €). Et Nanterre reste un club éminemment populaire. Ça se voit, ça se sent. Tout l’opposé du frère ennemi du Paris-Levallois, qui joue à Levallois ou dans le XVIème arrondissement, avec une partie très Racing Club de France … et un public déprimé, qui – à part Méphisto – se fait régulièrement couvrir par les 10 ou 20 supporters de l’équipe visiteuse. A Nanterre, rien de tel.

Quand je vais voir Nanterre (pas très souvent c’est vrai, maintenant que mes fils n’habitent plus à la maison, je n’ai pas la foi d’y aller seul – les visites de l’Elan sont alors l’occasion de voir un match avec les potes), quand je vais voir Nanterre, donc, je suis toujours touché par ce côté simple et populaire. Par ce club familial (les Donnadieu), qui joue dans une salle pourrie, avec un public simple et enthousiaste sans être ni snob ni agressif. Qui fait des miracles avec un budget pas énorme. Des loges qui n’en sont pas vraiment. La petite buvette simple. Et une équipe qui joue en vert et blanc, qui aime courir, faire les contre-attaques … je ne peux pas m’empêcher à chaque fois de trouver plus que des similitudes avec Orthez. Pas la ville, hein, il n’y a pas plus différent que Nanterre, la grande ville, les cités, et Orthez, la place d’armes et tout. Mais cette ambiance, ce petit qui veut manger les gros, cette tchatche (banlieusarde à Nanterre, gasconne à Orthez). Ce club incarné par la famille Donnadieu, comme Seillant incarnait Orthez. Ce public qui aime monter dans les tours quand son équipe gagne, cet enthousiasme.

Cette année, comme souvent, le match à Nanterre a été un chemin de croix pour l’Elan. L’équipe des supporters était amoindrie. Nos piliers (de bar …) Jaco et Did avaient pressenti la débâcle et avaient filé l’un en Bretagne, l’autre au Stade de France. Le Did a eu du nez, pour une fois que l’équipe de France de rubi de Saint André bat autre chose que la sélection junior du Kazakhstan, il fallait y être. Mais les autres, les gpolin, Bearn 64, Guitou & co, on était là. 3ème rang derrière le banc de l’Elan, comme d’habitude. Et en plus, on avait le renfort de Garçouille, sauf que pour le coup, le gars Sylvain il a économisé ses cordes vocales …Pas confiants mais là. A Nanterre, le début du match se fait debout jusqu’au premier panier (sous-entendu : de Nanterre) ; avec Gaétan, on fait les fiers on reste debout jusqu’au premier panier de l’Elan … enfin presque parce que ça vient pas et on s’assoit piteusement suite aux remarques désobligeantes de nos voisins qui ne voient pas le match … Faut dire que Gaétan et moi, on culmine tous les deux largement SOUS les 6 pieds, donc c’est vrai que ça gêne. Enfin, bon, assis…

Ce match est un des rares où j’ai eu honte de l’Elan (en plus de 40 ans). Une équipe apathique, divisée, se faisant la gueule. Marko refuse les shots et alterne entre pleurs auprès de l’arbitre et échanges de regards énervés avec CB. Le pied. Sami est frustré et pète un câble. On prend l’eau, on donne à Nanterre tout ce qu’il aime, des bons ballons de contre-attaque pour se faire fesser bien fort. Nous c’est le néant, en attaque comme en défense. Cerise sur le gâteau, Yannick se tord le genou juste en face de nous. On prend une doudoune, le pied. J’informe Did et jaco par SMS, comme promis, mais le cœur n’y est pas

Après le match, comme toujours, on attend dans l’entrée. Didier Gadou vient nous voir, on discute un bon moment. Gadou semble en plein désarroi, mais il n’évite pas la discussion. Pas de bar dans le coin, donc on rentre. Pour moi, 10 minutes à peine. Pour les Polins, une trotte …

Mais on sera là l’an prochain, c’est promis.

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