sunset a écrit :Une réaction simpliste à la PR, en attendant tu as bien retourné ta veste toi déjà

?
Parce qu'être méga confiant sur le coach en début de saison et ne l'être plus du tout (et vouloir son départ) avec cette situation assez catastrophique c'est pour toi la définition de retournement de veste ?
Dans ce cas on a pas la même définition. Pour moi c'est ouvrir les yeux et admettre qu'on s'est trompé.
A titre perso, retourner sa veste je l'utilise quand il s'agit de changer radicalement de position politique, éthique, morale etc...
Pour en revenir à Crevecoeur, quand j'essaye d'analyser objectivement la situation (avec les quelques infos qu'on a sur lui et son parcours) j'en viens au raisonnement suivant :
Le mec est finalement tout nouveau dans ce métier et sa seule expérience s'est extrêmement bien passée avec une progression constante etc... sans jamais avoir une réelle pression, dans un cadre assez confidentiel, avec une finale, une certaine zone de confort et les quasi pleins pouvoirs.
Bruxelles n'était rien il y a quelques années et il en a fait une équipe outsider du champ' belge, jamais attendu, jamais vraiment respectée même à la fin.
Or en signant chez nous, il s'est lancé dans l'inconnu et pire, a signé dans un club qui lui pour le coup est/était une place forte du basket Français avec une histoire européenne.
Le décalage est d'abord là.
Les leviers "simplistes" qu'il utilisait certainement constamment avec ces rosters de seconde zone qui jouaient des "coups" sans pression face aux "gros" du champ' belge ne fonctionnent pas ici et ne peuvent pas fonctionner.
Quand tu coaches l'Elan, même la version de 2017, on veut te battre.
Même problème pour Limoges ou l'Asvel.
On peut faire un parallèle avec le foot et l'OM ou le PSG par exemple.
Un OM 16eme de champ' devra se sortir les doigts car les clubs voudront quand même les taper...car ça reste un nom, une histoire.
Et ça Crevecoeur ne l'a jamais eu avec Bruxelles. JAMAIS.
En regardant ses stats, son cv, son parcours, ses rosters bruxellois n'ont jamais connu de crise durant son expérience.
Toujours une progression linéaire. jamais un accroc, jamais un fichu grain de sable.
C'est l'histoire du mec qui est puceau et qui sort avec sa voisine au collège et qui reste avec elle pendant 10 piges et qui fait tout avec elle, en mode "âme soeur", sans anicroche, etc...et qui du jour au lendemain rompt et se met en couple avec une meuf qui a baroudé (une flopée de mecs au compteurs, etc)
Bizarrement le conte de fée se brise, les leviers et automatismes ne fonctionnent pas. Le logiciel ne marche plus, etc.
Pour moi c'est exactement ça.
Crevecoeur n'a qu'une expérience, certes réussie, mais il en paie (nous avec) les frais aujourd'hui.
Il n'a pas les clés pour rectifier le tir car il n'a jamais été dans cette situation.
Il n'a jamais eu cette pression.
Il n'a jamais eu ce genre de roster (certains joueurs bien supérieurs à ceux qu'il a eu à Bruxelles)
Il était dans une zone de confort où il était le centre du projet.
Pas ici.
Il ne connait personne. Tout est nouveau,etc.
En clair, il est en train de vivre sa vraie première expérience de vrai coach dans une situation normale.
Et il n'a pas les clés pour répondre au défi.
Il sera à même d'y répondre dans quelques années, avec l'expérience.
Sauf que nous, on a pas le temps de lui laisser ce temps.
On ne peut pas descendre. Pas nous.
Et MA grosse déception, c'est d'avoir pensé/espéré (comme beaucoup dont Gadou je suppose) que son expérience pro antérieure au basket serait un méga plus pour sa vie de coach, notamment chez nous.
Je pense évidemment aux capacités de management, d'organisation, de communication voire de relationship.
Mais il n'en n'est rien.
Je pense que c'est tout simplement trop tôt pour lui.
Cette crise est, quelque part, un passage obligé pour lui, pour sa carrière,etc.
Sauf qu'on ne peut pas raisonnablement lui laisser le temps de la vivre.
Les enjeux sont trop grands pour nous, au regard de notre histoire, de notre douloureux proche passé, des enjeux éco liés à la concurrence locale, etc.
En gros, j'ai envie de dire que finalement il aurait fallu qu'il vienne chez nous après au moins une année ailleurs en ProA ou ProB pour qu'il se fasse la main.
Là on va payer les pots cassés et on ne peut pas se le permettre.
En tout cas c'est comme ça que je vois la chose.