Une nouvelle fois pronostic mis à mal....
Mais d'un autre côté, quelle joie de voir un coach que j'avais eu la chance de voir évoluer dans une obscure université de l'Oklahoma en 2000 récompensé par le titre national universitaire 8 ans plus tard... Alors que je ne tarissais pas d'éloges sur ce gars qui me faisait vibrer à 10000 bornes d'un lieu plus connu où à l'époque un Serbe venu de Suisse commençait à se faire connaître en Europe, mes collègues américains me riaient au nez quand je plaçais Tulsa à l'Elite 8 dans ma bracket... Elite 8 que l'équipe atteint à la surprise générale... 8 ans plus tard, je savoure à nouveau tout le talent de Bill Self où il a pu en donner la pleine mesure dans une université plus prestigieuse.
Néanmoins, ne tergiversons pas, cette finale, c'est beaucoup plus Memphis qui l'a perdue que Kansas qui l'a remportée... Même si le match fut parfaitement tenu et qu'aucune équipe ne réussit à prendre une avance définitive. Le grand mérite de Kansas fut une nouvelle fois d'avoir su parfaitement défendre et tactiquement d'avoir appuyé là où ça faisait mal, c'est à dire à l'intérieur. On a beaucoup de mal à comprendre pourquoi UCLA n'a pas procédé de même alors qu'elle était beaucoup mieux armée pour le faire... Défensivement, Kansas eu le dessus une grande partie de la première mi-temps, neutralisant Derrcik Rose à défaut de Douglas Roberts toujours aussi incisif. A 22-15 un mini breack était réalisé, mais juste quelques petits relâchements défensifs permettant 2 tirs à 3 pts relativement ouverts remettaient Memphis dans la roue...
On n'a pas noté véritablement d'éléments décisifs dans la seconde mi-temps où les équipes se rendirent coup pour coup. Si ce n'est vers 7-8 minutes de la fin du match où coach Self essaya une tactique qui faillit bien lui coûter la rencontre: alors que son individuelle tenait fort bien la route, même si Rose réussit mieux à s'en dépétrer dans les 20 dernières minutes, il tenta un coup de poker pour destabiliser Memphis: une zone avec défense en boite (boxe and one comme disent les Américains) avec un défenseur collé aux basques de Douglas Roberts pendant que les autres défendaient en 2-2. Comme on l'avait déjà noté, Calipari savait qu'il aurait à faire à toute sorte de défenses de zone et il avait merveilleusement préparé son coup durant ce tournoi, les faisant attaquer à merveille. La ruse de Self fut de lui servir cette défense après 33 minutes d'individuelle, des joueurs nécessairement émoussés après un rude combat, pour lui faire perdre les pédalles... Arroseur arrosé, alors que Kansas menait de 5 points lorsqu'elle entreprit cette défense, ce fut elle qui se retrouva menée de 5 pts après...
Ce petit stratagème raté aurait sans doute coûté le match à Kansas si Memphis avait été solide dans sa tête. Mais elle ne le fut pas. Avec 3 possessions d'avance et 3 minutes à jouer, elle fut néanmoins rejoint au score... Ce fut surtout en raison des lancers ratés, alors que Memphis avait été irréprochable dans ce secteur pendant tout le tournoi alors que c'était un de ses tendons d'Achille toute l'année, ce fut une balle perdue sur une press avec 3 pts derrière et ce fut enfin avec 10 secondes à jouer et +3 de ne pas faire faute sur la montée de balle et autoriser un tir à 3 pts à Kansas pour obtenir la prolongation... ça fait beaucoup trop de choses pour gagner un match n'est-il pas?...
Dans ces conditions, l'issue de la prolongation ne faisait guère de doutes et même si elle ne fut pas survolée par Kansas, elle prit tout de suite l'ascendant sur Memphis qui a tout simplement eu peur de gagner et ne put qu'en faire l'amère constatation pendant les 5 minutes supplémentaires où elle eut tout le loisir de déguster l'amère goût de la défaite après avoir eu le gain du match entre ses mains....